Jérôme Iacobellis, responsable qualité-prévention-environnement chez Eurovia Grenoble : « Leborgne a bien conscience que le client final, c’est le salarié sur le chantier »
Leborgne et Eurovia, c’est l’histoire d’un partenariat de confiance ! Comme cet acteur majeur de la construction, division route du groupe Vinci, nous avons à cœur de préserver les salariés et de répondre à leurs besoins. Ainsi, depuis une dizaine d’années, nous travaillons et innovons ensemble pour proposer aux collaborateurs d’Eurovia des outils plus performants, plus sûrs et plus ergonomiques. À la clé, de meilleures conditions de travail. Un partenariat soutenu par une politique de prévention ambitieuse mise en place par les responsables qualité-prévention-environnement. Rencontre avec l’un d’entre eux, Jérôme Iacobellis, de l’agence grenobloise.
C’est un accident de chantier qui a donné lieu à l’un des projets phares mené avec Leborgne : la création de la massette de paveur. Racontez-nous !
Jérôme Iacobellis : En effet, c’était en 2016. L’un de nos maçons calait des bordures calcaires de près de 200 kg avec une masse en bois quand le manche a cassé. Le maillet lui a sérieusement blessé le poignet. Je connaissais déjà Leborgne depuis une dizaine d’années, notamment grâce à votre présence dans la presse professionnelle. Et puis j’étais en contact avec l’équipe de prescription. Comme la lutte contre les TMS a toujours été une préoccupation commune, nous avons décidé de confier à Leborgne la conception d’une massette qui soit à la fois résistante, incassable, mais aussi capable d’amortir le choc lors de la frappe et d’absorber les vibrations pour que cet accident ne se reproduise plus. Serge Gouverneur, le responsable prescription et son équipe sont venus sur le chantier pour voir les salariés, les postes de travail et définir le cahier des charges. Après pas mal d’allers-retours, de tests, nous avons abouti à un modèle polyvalent contenant un caoutchouc amovible et remplaçable pour absorber les vibrations à la base de l’outil et avons développé le manche en fibres de verre.
Comment l’outil a-t-il été accueilli sur vos chantiers ?
Jérôme Iacobellis : Il a vraiment été adoubé par tous les salariés. Ils l’ont trouvé confortable, efficace et agréable à travailler. Aujourd’hui, c’est un outil qui est connu et reconnu. Tout le monde s’en sert alors qu’auparavant, chacun avait sa propre masse, il n’y avait pas d’homogénéité. Je suis très satisfait de cette collaboration avec Serge et son équipe. Ils sont à l’écoute et tout à fait conscients que le client final c’est le salarié sur le chantier, pas Eurovia.
« La gaffe télescopique de Leborgne est un outil génial qui mérite d’être connu »
Du coup, vous avez réitéré l’expérience Leborgne pour d’autres outils !
Jérôme Iacobellis : Oui, lorsque nous avons des carences de matériel, j’ai le réflexe de faire appel à Leborgne pour nous créer l’outil sur-mesure. C’est un partenariat solide et durable. Et justement, depuis plusieurs mois, nous échangeons avec Serge sur de nouveaux projets, à la suite de sollicitations de nos salariés concernant des problématiques bien précises.
Ces outils ne restent pas uniquement dans votre giron régional, ils sont ensuite déployés auprès de l’ensemble des salariés d’Eurovia ?
Jérôme Iacobellis : Tout à fait. Nous sommes par exemple en train de déployer chez nous la gaffe télescopique, que vous avez élaborée avec un confrère de la région parisienne. C’est un très bon outil qui permet de lutter contre un risque majeur chez nous : celui de renversement ou d’écrasement par une charge suspendue en mouvement. Lorsque l’on fait des travaux de tranchée par exemple, nous devons obligatoirement blinder la tranchée. Le blindage est posé par une pelle mécanique, c’est un élément qui peut peser jusqu’à plusieurs tonnes et qui est suspendu par des chaînes. Il n’est évidemment pas possible de guider la charge à la main. La gaffe télescopique Leborgne permet à deux personnes, tout en restant à distance de la charge et visibles du conducteur de l’engin, de l’agripper, de la pousser ou de la tirer pour la guider en toute sécurité. C’est un outil génial qui mérite d’être connu et utiliser sur tous nos chantiers et même au-delà d’Eurovia.
« L’objectif est de pouvoir travailler mieux, le plus longtemps possible »
Comment réussissez-vous à faire adopter un nouvel outil par les collaborateurs ?
Jérôme Iacobellis : Quand ils ont l’habitude d’utiliser certains outils, c’est parfois difficile de les faire changer. Il faut vraiment leur montrer, leur faire essayer, réaliser des tests avec eux. Pour cela, Serge n’hésite pas à nous prêter les outils en phase « prototype », c’est très apprécié. Si l’on arrive à leur démontrer qu’il y a une réelle plus-value pour eux, nous arrivons à les convaincre. Il est certain qu’on ne peut pas se contenter d’un show-room. Ils doivent se l’approprier pour dépasser leurs habitudes antérieures. Les outils interagissent avec leur corps et des habitudes d’usage se mettent en place, de manière consciente et inconsciente. L’arrivée d’un nouvel outil bouscule ces habitudes et nécessite de les dépasser pour réaliser les gains que procure le nouvel outil, ce n’est donc pas si facile ni si naturel que cela.
En tant que préventeur, je réalise aussi des vidéos que je montre aux autres équipes. Je leur explique pourquoi un outil a de l’intérêt et pourquoi il faut s’en servir.
Notre partenariat marque un engagement fort de la part d’Eurovia en matière de prévention des risques professionnels !
Jérôme Iacobellis : Notre priorité est évidemment de lutter contre les accidents en lien avec les risques majeurs. Nos salariés le savent. S’il y a un risque identifié, on s’arrête et on réfléchit tous ensemble pour trouver la bonne solution. Dans le contexte social et politique actuel, l’objectif est de pouvoir travailler mieux, le plus longtemps possible. Cela passe par une plus grande part de mécanisation des tâches mais aussi pour le plus petit outillage, par des outils de dernière génération qui protègent l’utilisateur. Dans notre profession, les risques d’accidents très graves voire mortels sont multiples. Ce qui est important, c’est que les chantiers soient préparés en amont, que les risques soient identifiés et les moyens de prévention associés délivrés.
« Leborgne cherche à comprendre nos besoins, ceux des utilisateurs, c’est essentiel »
La prise en compte de la pénibilité est même quasiment ritualisée chez Eurovia…
Jérôme Iacobellis : En effet, nous organisons chaque année des journées prévention où nous abordons des thèmes en lien avec nos risques majeurs et aussi les postures au travail, les addictions ou encore le risque routier. Ce sont des moments d’écoute et d’échanges avec le personnel. Notre objectif est l’amélioration continue de leurs conditions de travail. C’est aussi lors de ces journées que nous pouvons leur expliquer ce qui a été mis en place pour répondre à leurs attentes, comme le déploiement d’un nouvel outil. En 2022, Leborgne a été invité à participer à l’une de ces journées. L’idée serait de vous faire revenir régulièrement pour présenter les différentes gammes d’outils et les dernières évolutions technologiques.
À travers ces nombreuses expériences, comment définiriez-vous la valeur ajoutée de Leborgne ?
Jérôme Iacobellis : Votre bureau d’étude joue évidemment un rôle essentiel. Vous avez la capacité de fabriquer et de déployer de nouveaux outils. Vous êtes vraiment la seule entreprise qui puisse nous apporter cet accompagnement précieux dans le test et la création. Vous cherchez à comprendre nos besoins, ceux des utilisateurs, c’est essentiel ! Le fait que l’équipe prescription n’hésite à se rendre sur le terrain, à rencontrer les entreprises et leurs salariés, c’est une force ! Dans cet accompagnement, Serge joue notamment un rôle très important. Il nous rend visite régulièrement, nous informe des nouveautés mais aussi des projets en cours. Nous discutons parfois de certains outils pour voir comment nous pouvons développer leur usage. Notre objectif commun avec Leborgne est de toujours connecter l’outil à l’usage ! Ce qui fait que chacun de vos outils a une histoire.