Notre nouvelle clé à étais universelle 0dB Nanovib® : pour des chantiers plus silencieux

Près de trois professionnels du BTP sur quatre sont exposés à des niveaux de bruit supérieurs aux seuils recommandés. Sur les chantiers de gros œuvre par exemple, les coups de marteaux pour le serrage et desserrage des étais génèrent des nuisances sonores jusqu’à 105 dB. L’équivalent d’un marteau-piqueur. Or, au-delà de 85 dB, les compagnons risquent des atteintes auditives irréversibles, comme la surdité. Pour y remédier, Leborgne a développé en collaboration avec Bouygues Construction une nouvelle clé à étais universelle 0dB Nanovib®, 100 % silencieuse : une première sur le marché. Un outil innovant né d’un besoin exprimé directement par le terrain, repensé par notre bureau d’études pour réduire les nuisances sonores, améliorer les conditions de travail sans oublier de prévenir des TMS. Rencontre avec Thomas Bobin, Chef de projet Innovation Marketing & RSE pour la marque Distrimo chez Bouygues Construction Matériel, pour revenir sur cette démarche collaborative avec nos experts et les enjeux autour de cette nouvelle clé à étais 0 dB.

Expliquez-nous votre rôle au sein de Bouygues Construction !

Thomas Bobin : Je suis Chef de Projet Innovation Marketing & RSE depuis six ans chez Distrimo, la marque de distribution d’outillage et équipements de Bouygues Construction Matériel, l’entité du groupe qui centralise tout le matériel nécessaire au bon déroulement des chantiers. Mon travail consiste à identifier les besoins du terrain, évaluer les retours et les transformer en projets, soit en développant de nouveaux produits, soit en testant des innovations existantes. Je suis en lien direct avec les utilisateurs finaux, les compagnons sur les chantiers, et les fabricants industriels

C’est ainsi que vous avez réceptionné la demande d’un chef de chantier assez inventif…

Thomas Bobin : Effectivement, il m’a contacté parce qu’il en avait assez d’entendre toute la journée les coups de marteaux de ses équipes pour monter et démonter les étais sur les chantiers. Il avait donc imaginé un outil plus silencieux et avait fait réaliser un prototype par un chaudronnier. Il m’a dit : « Thomas, je tiens quelque chose ! » Le produit était brut, mais fonctionnel. Il avait l’avantage d’être compatible avec différents types d’étais disponibles sur le marché. J’ai tout de suite pensé à Leborgne pour nous aider à développer cette clé à étais.

Pourquoi vous être tourné vers nos experts du bureau d’études ?

Thomas Bobin : C’était une évidence. Notre réseau distribuait la première version de la clé à étais, déjà développée par Leborgne il y a plusieurs années. On savait qu’ils seraient très à l’écoute des retours terrain et experts en conception mécanique et en ergonomie. Leborgne sait rendre un outil intuitif, instinctif. C’est sa force. On a présenté le prototype, transmis les besoins, les schémas, les dessins issus du terrain et le bureau d’études de Leborgne a retravaillé tout ça pour le transformer en un outil industriel. On leur a fait totalement confiance. De notre côté on a lancé la démarche en interne en créant un comité de projet. Ensuite, on a avancé étape par étape ensemble.

Quelles ont été ces principales étapes ?

Thomas Bobin : On a notamment travaillé et lancé des tests terrain sur la compatibilité avec tous les types d’étais, sur l’ergonomie, le poids, la résistance, la longueur du manche. Il fallait que la clé soit assez longue pour offrir un bon bras de levier, mais pas trop encombrante. On a aussi testé différents diamètres de tube, modifié la forme de la tête, revu les dimensions, les matériaux, etc. On a fait évoluer le design en gardant l’esprit du prototype initial, mais en l’adaptant à une industrialisation possible. Tout ça a pris du temps.

Le développement de cette nouvelle clé à étais est donc un véritable pari !

Thomas Bobin : Oui, le bruit était un vrai sujet pour les chantiers Bouygues Construction, mais pas encore un axe fort de politique publique. Aujourd’hui, avec la prise de conscience croissante, on se rend compte qu’on a été précurseurs.

Outre la suppression totale du bruit, quels sont les autres bénéfices de cet outil pour les compagnons ?

Thomas Bobin : Il réduit les troubles musculo-squelettiques puisque l’utilisateur n’a plus besoin de frapper, comme avec le marteau. Il limite aussi la dégradation du matériel, ce qui évite des coûts de remise en état et des pertes de temps sur les projets. Enfin, il améliore l’image des chantiers auprès des riverains qui ne sont plus, eux non plus, importunés par le bruit.

Comment cette nouvelle clé à étais universelle 0dB Nanovib® a-t-elle été accueillie sur le terrain ?

Thomas Bobin : Il y a eu une vraie adoption sur les chantiers tests. Les compagnons ont très vite compris l’intérêt de l’outil et les retours étaient positifs. Une fois pris en main, ils ne voulaient plus travailler sans ! Le bouche à oreille a opéré, il y a une attente de nos équipes sur le terrain désormais. Même s’il reste quelques réfractaires, surtout parmi ceux qui utilisent le marteau depuis 30 ans.

Quels vont être vos actions pour faciliter l’adoption et l’intégration de la clé à étais sur vos chantiers ?

Thomas Bobin : Nous avons différents leviers à disposition. Notre site web Distrimo et nos technico-commerciaux sur le terrain évidemment, mais aussi toute l’équipe Prévention de Bouygues Construction, avec nos ergonomes, en charge de diffuser les bonnes pratiques sur nos chantiers. Nos formateurs internes vont également jouer un rôle important lors de l’accueil des nouvelles recrues notamment. L’objectif est qu’ils intègrent la clé à étais dans leur pratique dès le début, que ça devienne un réflexe, à la place du marteau. Enfin, de la même manière, nous allons intégrer l’outil directement dans les notices d’installation de nos tours d’étaiement.

De quoi différencier Bouygues Construction sur le marché !

Thomas Bobin : Oui, cette nouvelle clé à étais universelle 0dB Nanovib® Leborgne pourra être un argument dans les appels d’offres pour des chantiers plus silencieux. C’est aussi un vrai enjeu de Prévention santé en interne, de réduction des nuisances, ainsi que de valorisation de l’innovation dans le groupe. Cet outil montre qu’une idée venue du terrain peut devenir un produit national, qui répond à des problématiques de santé publique. C’est une fierté. Et ça peut donner envie à d’autres compagnons de remonter leurs idées. Il y a sûrement d’autres pépites qui dorment sur les chantiers.

Que retenez-vous de cette aventure aux côtés de Leborgne ?

Thomas Bobin : C’était très enrichissant. Cette clé à étais a une vraie valeur ajoutée pour l’utilisateur et surtout on comprend instinctivement à quoi elle sert. C’est ça la force du design, et ce que Leborgne a su nous apporter : une forme qui exprime sa fonction, sans avoir besoin d’explication.