Zéro phyto pour les particuliers : que dit la loi ? Comment jardiner sans pesticide ?
Bonne année pour la nature ! Depuis le 1er janvier 2017, les collectivités et autres professionnels sont interdits d’utilisation de produits phytosanitaires pour l’entretien des espaces verts ouverts au public. Et ce 1er janvier 2019 vient généraliser la fin de l’utilisation des pesticides dans tous nos jardins. Un casse-tête pour certains, pourtant il suffit de modifier ses habitudes et d’avoir les bons outils ! Explications, témoignages et mode d’emploi signé Leborgne…
Bonne année pour la nature ! Depuis le 1er janvier 2017, les collectivités et autres professionnels sont interdits d’utilisation de produits phytosanitaires pour l’entretien des espaces verts ouverts au public. Et ce 1er janvier 2019 vient généraliser la fin de l’utilisation des pesticides dans tous nos jardins. Un casse-tête pour certains, pourtant il suffit de modifier ses habitudes et d’avoir les bons outils ! Explications, témoignages et mode d’emploi signé Leborgne…
Objectif 0 pesticide !
Depuis le 1er janvier 2017, la loi Labbé dite loi « Zéro phyto » interdit l’utilisation des produits phytosanitaires aux collectivités et professionnels pour l’entretien de l’ensemble de leurs espaces verts. En France, des communes s’étaient distinguées depuis quelques années déjà en la matière en se tournant vers des pratiques alternatives allant parfois bien au-delà... Depuis cette date, il est en effet interdit d’utiliser des pesticides pour désherber les places publiques, les routes ou encore les trottoirs. Mais la révolution c’est pour ce début d’année 2019 avec la généralisation de cette interdiction au grand public. Désormais, les jardineries et autres surfaces de vente aux particuliers n’ont plus le droit de vendre des pesticides de synthèse comme les herbicides, insecticides ou fongicides. Selon la loi, les jardiniers amateurs ne peuvent plus conserver, ni utiliser de produits phytosanitaires et doivent impérativement rapporter toutes ces substances restantes, ainsi que leurs emballages, directement en déchèterie. Pour un jardinier amateur, il est donc dès à présent utile de préparer son jardin à cette échéance en travaillant la terre selon les règles du « jardiner au naturel ». Commençons donc par retrouver des gestes simples et faisons de nos jardins des refuges de biodiversité !
Exploitation chez Terre Solidaire
Des professionnels qui montrent l’exemple
Chez Terre Solidaire, ils n’ont pas attendu la loi zéro phyto pour gérer leurs plantations de façon éco-responsable…. Rodrigue, encadrant maraîcher à l’association témoigne aujourd’hui de la réalité du travail de la terre au naturel et appelle à suivre le pas ! « Le zéro phyto, c’est un peu particulier pour nous… Depuis la création de Terre Solidaire en 1999, notre choix s’est rapidement tourné vers la production de légumes biologiques. Cela fait presque 20 ans que les pesticides et les produits phytosanitaires sont strictement interdits à l’association. La loi zéro phyto n’a donc pas réellement changé notre manière de travailler la terre… En revanche, il a été nécessaire de former des équipes responsables, orientées en faveur de l’environnement. » Depuis plusieurs années, Terre Solidaire s’est engagée vers le zéro phyto afin de préserver les plantations des risques d’une utilisation intensive (et parfois inappropriée !) de ces produits par des jardiniers amateurs : « Le citoyen que je suis se réjouit que cette loi soit enfin appliquée aux particuliers. Ces produits chimiques étaient distribués en libre-service à des personnes qui ne sont pas du tout formées à leur utilisation. Si je souhaite aujourd’hui acheter un produit phytosanitaire, même homologué en agriculture biologique, je dois fournir à mon magasin ou à mon fournisseur, un certiphyto (Certificat Individuel de Produits Phytopharmaceutiques), qui prouve que je suis capable de me servir de ces pesticides en toute sécurité. »
Les habitudes à prendre…
Il est important de commencer à adopter des techniques d'entretien du jardin respectueuses de l'environnement le plus tôt possible, ce qui n’empêchera pas pour autant, d’obtenir un potager productif et de superbes massifs de fleurs... Par exemple, pour conserver l'humidité et empêcher les mauvaises herbes de pousser au pied de vos arbustes, « pensez à les pailler avec l'herbe issue des tontes de la pelouse » : cette technique est idéale pour le potager et permettra de supprimer les adventices* très facilement. Pourquoi ? Parce qu’en privant de lumière les graines des mauvaises herbes, on empêche leur germination. Il n’est donc plus nécessaire de désherber ! Il est également essentiel de limiter les zones où l’herbe n’est pas arrachée afin d’en maîtriser un maximum son apparition : « Chez Terre Solidaire, nous faisons avant tout du binage et du sarclage. Mais nous essayons également de faire en sorte que les assolements soient suffisamment cohérents en laissant peu de zones où la mauvaise herbe peut se reproduire. Et pour cela, il n’y a pas besoin de produits chimiques…simplement de bons outils manuels ! » L’évolution des pratiques de jardinage passe également par le matériel, plus adapté à la protection des ressources, et tout aussi performant que lorsqu’étaient utilisés des pesticides pour rendre le sol riche et esthétique. « Nous avons actuellement une houe Leborgne très efficace. De plus, le ratissoire, par son action mécanique, permet d’arracher les herbes indésirables sur les espaces gravillonnés ou stabilisés. Nous utilisons également des sarcloirs ou encore des binettes japonaises. Ces outils sont très spécifiques puisque Leborgne a rajouté une poignée ergonomique au manche des outils : ce système les rend beaucoup plus maniables et rend également notre travail à la main beaucoup plus agréable. Et nous n’utilisons aucun produit phytosanitaires…ce qui est encore mieux ! »
*adventices : mauvaises herbes également appelées indésirables du jardin
Binette NaturOvert - Leborgne
Pour Leborgne, « rendre le jardinage plus facile en améliorant l’ergonomie des outils »
Chez Leborgne, nous sommes engagés dans cette voie du zéro phyto depuis maintenant plus de 10 ans à travers une première collaboration avec la Ville de Lyon. Objectif ? Développer des outils permettant de faciliter l’entretien et l’aménagement des jardins et espaces publics sans utiliser de pesticides. « Nous avons commencé à travailler avec cette municipalité en 2006-2007, explique Frédéric Descombes, directeur R&D et RSE chez Leborgne. En 2010 nous avons entrepris une démarche environnementale et nous avons à la suite de cela, lancé une commission. Lors de celle-ci, nous nous sommes posés la question de la place actuelle des outils à mains dans nos jardins. A l’époque, nous avions trouvé des idées d’outils pour le bâtiment qui consistaient à réduire la pénibilité sur les chantiers…et lorsque nous nous sommes attaqués aux jardins, nous avons voulu faire de même en proposant des outils permettant par exemple, de désherber à la main de manière plus confortable, en améliorant la position du dos et en réduisant les efforts au niveau du poignet …et au profit de la nature ! » De quoi prouver que des solutions alternatives existent aux produits chimiques, particulièrement agressifs et dangereux pour la nature mais aussi pour notre santé. « Petit à petit, nous nous sommes rendus compte que l’on pouvait rendre le jardinage beaucoup plus facile en améliorant l’ergonomie de nos outils. »
Lyon, Berges du Rhône - ©Tristan Deschamps
La Ville de Lyon convaincue « du rôle central de l’outil dans la démarche éco-responsable »
En réponse aux nouvelles exigences réglementaires et en prenant soin des jardiniers, Leborgne a conçu la gamme d’outils Naturovert. « Nous avons travaillé avec des maraîchers qui avaient besoin de désherber sans phytosanitaires. Cette démarche a abouti au développement de nouvelles têtes d’outil plus efficaces et de manches munis de poignées ergonomiques. Tous ces outils (binette naturOvert, ratissoire de jardin naturOvert et grattoir oscillant naturOvert…) permettent aux utilisateurs de bien moins fléchir le dos et de jardiner dans de bonnes conditions. » Les communes de plus en plus impliquées dans cette démarche environnementale, sont demandeuses de solutions alternatives et nous encouragent à développer des outils à main répondant à leurs nouveaux besoins en désherbage naturel « La Ville de Lyon est une bonne illustration. Ses services plantent des espèces locales, entretiennent les espaces verts d’une manière éco-responsable et la direction est convaincue du rôle central de l’outil dans cette démarche. »
Tatiana Bouvin - Responsable du pôle Développement Durable à la Ville de Lyon
Conseil de pro : paillage et travail à la main
« C’est un travail quotidien et nous recherchons toujours les bonnes solutions à mettre en place en faveur de la nature, confirme Tatiana Bouvin, la responsable du pôle développement durable au sein de la collectivité lyonnaise. Aujourd'hui, nous n’employons plus un gramme de produits phytosanitaires dans l’ensemble de nos espaces verts ! » Voilà la marche à suivre pour les particuliers : « Il ne faut pas avoir peur de modifier ses habitudes d'entretien et utiliser la technique du paillage sous toutes ses formes. Il est d’ailleurs très facile d’utiliser des ressources que l’on trouve partout comme les couvres de bois, les feuilles, les herbes séchées, la paille… Ce retour au travail à la main permet de garder une exploitation de la terre très performante. » Côté matériel, le conseil de Tatiana Bouvin est d’utiliser « les outils à main dans le cadre du désherbage, et des binettes pour travailler les sols en stabilisés. Dans cette démarche les outils Leborgne sont évidemment de parfaits alliés ! »